Les moustiques s’accouplent le plus souvent en plein vol. Une fois accouplés, la femelle a besoin de sang pour pouvoir pondre, c’est donc uniquement les femelles moustiques qui sont responsable de nos piqûres. Elle pond environ 150 œufs par ponte et peut pondre jusqu’à 5 fois au cours de sa vie. Les pontes s’effectuent à la surface de l’eau pour la grande majorité des moustiques, sauf pour les moustiques qui pondent sur un support humide appelé à être immergé par la suite dans l’eau (comme par exemple, les œufs d’Aedes, qui peuvent persister dans cet état de dormance pendant plusieurs années en attente d’une inondation).
La météo joue un rôle important dans la présence de moustiques. Elle est conditionnée par 2 facteurs principaux : l’humidité et la chaleur.
L’humidité, pour que les œufs pondus puissent se développer et passer par les étapes de larve puis de nymphe (ces étapes ne sont possibles que dans une eau où ils pourront se nourrir de bactéries et de planctons).
La chaleur, pour que la larve poursuive son développement jusqu’au stade adulte du moustique. Il suffit d’une élévation de température pour que l’activité reprenne ; la durée du jour joue également un rôle important.
Ainsi, toutes les régions qui conjuguent, dans une même séquence, ces 2 caractéristiques, (si elles ne se trouvent pas à une trop haute altitude inférieure à 1500 mètres en général), peuvent connaître cette fameuse invasion de moustiques, appellée « la saison des moustiques »
- Anophèle responsable du paludisme
Le paludisme est une maladie parasitaire fréquente et potentiellement mortelle dans de nombreuses zones tropicales et subtropicales. Plus de 10.000 voyageurs, chaque année, rentrent chez eux en ayant contracté la maladie. L’OMS précise même que c’est sans-doute beaucoup plus que 10.000 cas par an, faute de notification. Il faut savoir qu’une fièvre survenant moins de 3 mois après le retour d’un voyage en zone d’endémie doit faire penser en premier lieu au paludisme. Cette maladie constitue une urgence médicale qui doit faire l’objet d’une investigation et d’une prise en charge médicale dans les plus brefs délais.
- Moustique tigre
Le virus chikungunya est transmis à l’homme par la salive du moustique du genre Aedes. Cette maladie provoque en 2 à 10 jours une atteinte articulaire très invalidante associée à des maux de tête et des douleurs musculaires. Eruptions cutanées, saignements spontanés, inflammation ganglionnaire complètent parfois le tableau symptomatologique. Les cas les plus graves sont neurologiques avec méningo-encéphalites et atteinte des nerfs périphériques.
Le virus responsable de la dengue est transmis à l’homme par la salive du moustique également du genre Aedes. La dengue « classique » se manifeste 2 à 7 jours après la piqûre infectieuse par l’apparition d’une forte fièvre souvent accompagnée de maux de tête, de nausées, de vomissements, de douleurs articulaires et musculaires et d’une éruption cutanée ressemblant à celle de la rougeole. Sous cette forme, la maladie évolue spontanément vers la guérison sans séquelle dans la majorité des cas. Dans environ 20% des cas (le plus souvent chez des enfants de moins de 15 ans), la maladie peut évoluer vers des formes sévères, voire mortelles (forme hémorragique). A l’heure actuelle, il n’existe aucun traitement préventif ou curatif de la dengue, ni de vaccin.
Le virus Zika se transmet par piqûre d’un moustique infecté. Ses manifestations sont le plus souvent de type grippal (fièvre, maux de tête, courbatures) avec des éruptions cutanées, des œdèmes, des douleurs au niveau de l’orbite, conjonctivite, vertiges, douleurs musculaires et troubles digestifs selon le Haut Conseil à la santé publique. Les symptômes se manifestent dans les 3 à 12 jours qui suivent la piqûre par le moustique.
Pour se protéger des moustiques, la première des mesures à prendre, est d’être vigilant sur l’environnement proche. Tout site d’eau stagnante et calme peut servir de gite larvaire.
En somme, on peut déjà empêcher la prolifération des moustiques en prenant les mesures simples suivantes :
- évacuer l’eau qui s’accumule dans les gouttières
- vérifier que les conduits d’eau ne soient pas obstrués
- se débarrasser de tout objet qui pourrait retenir de l’eau dans l’environnement extérieur (pneus usagés, boîtes de conserve, vases, bidons, bâches, gouttières, poubelles à ciel ouvert, brouettes)
- changer l’eau des vases à fleur au moins 1 fois par semaine
- défricher et nettoyer régulièrement les terrains inoccupés
- veiller à ce qu’il n’y ait pas de rétention d’eau dans les assiettes sous les pots de fleurs
- mettre des poissons dans les gîtes larvaires dès que possible. En effet, les poissons, comme les Gambusies, mangent les larves de moustiques.
Il faut enfin se protéger physiquement, en choisissant les moyens les plus efficaces (répulsifs, moustiquaires)
Principaux conseils prodigués par l’OMS
- en zone infestée, éviter des sorties non-indispensables au lever du jour et à la tombée de la nuit,
- porter des vêtements couvrant tout le corps, y compris les jambes et les bras ; les vêtements seront de préférence amples (car les moustiques peuvent piquer à travers des vêtements serrés) et de couleur claire car beaucoup d’espèces de moustiques sont attirées par les couleurs foncées,
- autant que possible, dormir sous la protection d’une moustiquaire imprégnée d’un répulsif anti-moustique et/ou occuper une chambre climatisée ou munie d’un diffuseur d’insecticide. La toile de moustiquaire peut servir pour équiper les portes et les fenêtres, entourer les lits, berceaux ou poussettes d’enfant et même protéger le visage dans les zones fortement infestées. On peut également en placer pour couvrir des réserves d’eau et empêcher ainsi les moustiques femelles d’y pondre.
- utiliser des répulsifs anti-moustiques.
Lorsque le moustique est en place pour piquer, il enfonce ses stylets au travers la peau jusque dans les petits vaisseaux sanguins et, grâce à un 1er canal dans sa trompe, il injecte de la salive qui empêche le sang de coaguler. Il peut alors aspirer tranquillement grâce au 2ème canal le sang, ainsi fluidifié. La quantité de sang est faible et lorsque le moustique a terminé, il repart. Sa salive va alors provoquer le réveil de notre système immunitaire. Alerté par la présence de cette substance inconnue, des cellules particulières appelées mastocytes libèrent de l’histamine, marqueurs des phénomènes allergiques. Ceci provoque les rougeurs et les démangeaisons bien connues.
- laver la piqûre avec de l’eau et du savon
- appliquer de la chaleur au plus proche de la piqure (tissu avec de l’eau chaude par exemple) mais à l’inverse, un glaçon, est tout aussi efficace.
- il est possible d’utiliser du bicarbonate de soude dilué avec de l’eau : 3 cuillères à soupe de bicarbonate dans 100 ml d’eau et imbiber un tissu de cette solution, l’appliquer quelques minutes sur la piqûre
- des compresses alcoolisées (alcool modifié à 70° uniquement) peuvent être appliquées sur la piqure pendant 10 minutes 2 fois par jour (attention pas chez les enfants de moins de 36 mois)
- des feuilles de plantain (qui est une mauvaise herbe très courante), malaxer ces feuilles pour en extraire les sucs et frotter alors la piqure avec ces feuilles écrasées. Cela fonctionne également très bien avec des feuilles de pissenlit, des feuilles de menthe ou encore des rondelles d’oignons
- les huiles essentielles ont aussi leur rôle dans le soulagement : lavande aspic, clou de girofle, eucalyptus et menthe poivrée, mais aussi des complexes à appliquer directement sur la piqûre : Puressentiel roll on anti-piques
- le gel d’aloe vera est très bon cicatrisant, adoucissant et hydratant : faire un essai sur peau saine en cas d’eczéma
- les pommades à base de corticostéroïdes ou non sont également très efficaces pour diminuer les conséquences de la réaction inflammatoire : démangeaisons et gonflement. Exemple : Onctose hydrocortisone, Apaisyl gel, Cortapaisyl, Onctose
- en homéopathie : Ledum palustre 5CH à raison de 3 à 5 granules toutes les heures et Apis melifica 15 CH : 3 à 5 granules toutes les heures associés à Dapis gel ou de la crème de calendula.